J’ai eu la chance de faire partie, probablement, des derniers touristes à pouvoir se rendre au Mali. C’était en Janvier 2012 : les expatriés rentraient tous en France, mais mon compagnon et moi n’avions pas envie d’annuler notre voyage, prévu de longue date.
En discutant avec des gens sur place, nous avons vérifié que nous n’étions pas inconscients. Nous avons adapté notre parcours : adieu Tombouctou, et tant pis pour les éléphants du Gourma. Dès l’atterrissage à Bamako, on est rassuré. Aucune tension, tout le monde sourit.
Je ne dis pas que nous n’avons pas flippé une fois ou deux. Lorsqu’il s’agit de traverser Bamako en pleine nuit dans un taxi couvert d’autocollants à la gloire de Ben Laden et de Kadhafi, par exemple. Ou lorsque nous avons entendu des bruits suspects alors que nous dormions sur un toit en pleine du pays Dogon. Ou encore lorsque nous avons vu défiler des dizaines de pickups remplis d’hommes cagoulés et armés. Mais mises à part ces quelques anecdotes, nous nous sommes tout le temps sentis en sécutité, et avons passé un séjour génial, entouré de gens adorables, au milieu des couleurs et des sourires.
Car le secret d’un voyage réussi (pour nous, tout du moins) au Mali, c’est de tout faire pour rencontrer des gens. Après tout, on est quand même dans un pays où pratiquement tout le monde parle français (ce qui n’empêche pas d’apprendre quelques mots de politesse en bambara), alors autant en profiter pour échanger le plus possible !
Nous avons choisi de loger quasi systématiquement chez l’habitant, en passant par une association. Nous étions accueuillis dans la famille, jouions avec les enfants, discutions avec les parents, observions la vie autour de nous.
L’Afrique de l’Ouest est réputée pour la chaleur de ses habitants, et force est de constater que c’est amplement mérité. Nous avons partagé les repas, et appris bien plus que nous aurions pu l’espérer, sur les cultures des différentes ethnies du Mali, mais aussi sur la vie quotidienne.
Nous avons fait des petits sauts de puces, restant longtemps à Ségou, nous reposant à Markala, passant quelques jours à marcher dans le Pays Dogon, mageant des mangues à Siby. Chaque endroit fut riche en rencontres.
Voyager au Mali ne fut pas toujours simple. Nous avons passé quelques heures sur des bords de route à attendre qu’une roue soit changée, avons découvert les bus qui ne partent que lorsqu’ils sont pleins, avons pu vérifier combien de personnes peuvent s’entasser dans une voiture prévue pour sept places (11 + bébé).
Et j’attends avec impatience le jour où nous pourrons y retourner…
Aurélie Amiot
Aurélie Amiot est photographe et blogueuse, spécialisée sur le voyage. En juin 2013, elle a sorti un livre chez Eyrolles “Conseils Photo pour les Voyageurs”.
Son blog : http://www.madame-oreille.com/blog
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