Je ne sais plus qui disait, sans doute un photojournaliste américain, « si tu vois tes pieds tu as assez de lumière pour photographier », et si personne ne l’a dit, je le dis ! Mais, il y a très souvent un « mais » en photographie.
Voir ses pieds ne signifie pas que la quantité de lumière disponible est importante. De nuit, on voit assez bien ses pieds, on peut prendre une photo, mais il faut s’équiper pour que la photo soit bonne. Votre meilleur allié est, non pas le flash comme on peut le penser, mais bel et bien un support pour stabiliser votre boitier. Et c’est là qu’intervient votre trépied, ou autre, nous y reviendrons.
La méthode de prise de vue est la même qu’en plein jour : cadrer, régler, déclencher.
Et ne pensez pas que la photo sans lumière est réservée à la prise de vue nocturne. Dans cet article vous verrez quelques photos faites pendant un exercice de sauvetage spéléo ; c’est-à-dire sous terre avec très peu de lumière.
Cadrer
Si le trépied est un peu trop encombrant à votre goût, le monopode est une alternative remarquable. Loin d’être un trépied avec un seul pied, le monopode est une alternative tout à fait intéressante si l’on considère la montée en ISO des boitiers récents. De plus, on trouve des modèles de monopode avec un mini trépied au bout de la jambe. La stabilité n’est pas la même que pour un trépied, mais elle est suffisante pour une prise de vue nocturne sur un temps de pause de l’ordre de la seconde.
Je ne pars quasiment jamais en reportage sans un monopode, même si j’ai un trépied avec moi.
Régler
Pour régler, vous allez flirter avec les temps de pose longue. Compris entre 1/4 de seconde et plusieurs secondes. Evidemment pour ces temps de pose, l’appareil doit être tout à fait immobile. Si le boitier bouge, la photo sera immanquablement floue.
Ci-dessous, le temps de pose est de 1/2 seconde. L’appareil est sur un trépied.
Sur cet autre exemple, le temps de pose est de 1/13 seconde mais l’appareil est sur un monopode, bien calé contre la paroi rocheuse.
Le monopode présente deux avantages dans cet environnement. Il stabilise correctement l’appareil et une fois replié, il est léger et compact et ne gêne pas la progression dans les méandres souterrains.
Déclencher
Pour déclencher, il y a une astuce qui sauve la vie, ou au moins qui sauve les photos. L’utilisation du retardateur ou du déclencheur souple.
En effet, l’immobilité est la règle en photo de nuit et, l’une des principales sources de mouvement vient du photographe lui-même. En appuyant sur le déclencheur, le risque de faire bouger l’appareil est réel. Pour éviter ça, il suffit de régler le retardateur, d’appuyer sur le déclencheur. Pendant le temps de décompte, l’appareil a le temps d’être tout à fait immobile. L’alternative, mais qui nécessite de prendre un appareil supplémentaire, c’est le déclencheur souple. Le câble évite de transmettre un quelconque mouvement à l’appareil.
Matériel utilisé :
Monopode video fluide avec rotule